H. Fréd. Amiel-től1
V.2
Au Danube3
O grand fleuve, ton sein est déchiré souvent
Par le soc du navire ou l’éperon du vent.
Le blessure est profonde et n’est pas dangereuse:
Autres sont les sillons que la passion creuse!
Dés qu’a cessé l’orage ou passé le bateau
La blessure guérit; tout est bien de nouveau.
Mais quand le coeur de l’homme une fois se déchire,
Rien ne le guérit plus et sa blessure empire.
VI.
Si je pouvais pleurer!4
Si je pouvais pleurer! La douleur est venue
Et quelque chose en moi s’épouvante et s’émeut.
Que les hommes sont bien les fréres de la nue!
Le nuage devient plus léger dés qu’il pleut.
Moi je ne pleure point, moi des larmes j’ai honte
Et je ne puis souffrir de montrer ma douleur.
Pleurs, coulez en dedans, c’est un puits que mon coeur,
Et ce qui tombe lá, personne ne le compte.
1) L. Petőfi-Múzeum I. szám, 13. l. jegyz.
2) I-IV. sz. alattit Petőfi-Múz. I. sz. 13-15. l.
3) Petőfi A Dunán c. költeménye (l. az 1842-diki költemények
közt)
4) L. Elfojtott könnyek c. költ. (az 1845-dikiek közt)
VII.
Ma Tristesse et ma Joie1
O qu’elle est triste ma tristesse!
Mon sein quand je suis triste est l’antre du lion,
Et mon coeur est l’agneau que le fauve dépéce
Lentement et l’oeil plein d’un sinistre rayon.
Buvant le sang, broyant les os, suqant la moelle,
De l’agneau sans défense il a fait son destin
La suffrance a la dent cruelle
De mon coeur tel est le destin.
O qu’elle eset j oyeuse ma joie!
Ma poitrine est aux
jours heureux comme un Eden,
Et mon coeur est la rose au milieu du jardin.
Le rossignol vainqueur, les papillons de soie
Fétent la jeune rose. Un ange avec amour
La cueille, sur son sein la presse, et d’un coup d’aile
Repart, mais repart avec elle
Pour le pays d’oú vient le jour.
VIII.
Autrefois2
Oh! si j’avais vécu
plus tót, dans ces vieux áges
Oú les preux
compagnons d’Arpad vivaient encor,
Et tiraient du
fourreau pour voler aux carnages
Le glaive épris du
sang, Yacier plus beau que l’or!
Du terrible Léhel défiant la trompette
Mon cri de guerre eút fait retentir les grands bois;
Je crois que dans le ciel la voix de la tempéte,
Le tonnere, eút été moins puissant que ma voix.
Sur un coursier sans mors, ardent comme la trombe,
Provoquant les périls, écrasant les guerriers
J’aurais su conquérir les palmes ou la tombe
Dans l’ aréne de feu des combats meurtriers.
Devant les vanqueurs las, encore souillés de poudre
Mon hymne eút célébré la gloire des héros
Et le dieu de la guerre ayant éteint sa foudre
Nos buveurs eussent fait sonner d’ autres échos.
Enfants dégénérés de cette époque fiére
Nous ne faisons plus rien digne des anciens jours.
Il serait des exploits que je devrais me taire.
Un idiome esclave a des rythmes trop sourds.
1) l. Búm és örömem c. költ. (az 1845-dikiek közt)
2) Mért nem születtem ezer év előtt c. költ. (az 1844-dikiek
közt)
Forrás: Petőfi-Muzeum
1888. I. évf. 2. szám (április-június)